Le festival de l'hypocrisie...

Le Parisien Hauts-de-Seine d'aujourd'hui titre en première page : "Une proche de l'ex-maire Nicole Goueta mise en examen. Ancienne adjointe de Nicole Goueta, Sandrine Séférian, impliquée dans une affaire de proxénétisme à Colombes, quitte son équipe."

Nicole GOUETA s'est fendue d'un commentaire sur son blog mettant en avant une "charte éthique" avec pour "valeur de promouvoir une politique intègre, transparente et au service du seul intérêt général." "Chaque personne atteste sur l'honneur qu'elle n'a pas de procédure en cours et que son casier judiciaire est vierge de toute inscription." Et elle s'est empressée d'ajouter que c'est sur le fondement de cette "charte éthique" qu'elle a lâché sa collaboratrice. 

Tout cela fleure bon le scandale bien croustillant... Comme tout le monde, au prime abord, on ne peut qu'être choqué par une histoire pareille. L'exposé des faits relatés par le Parisien est très troublant. En outre, l'intéressée n'était pas n'importe qui dans l'équipe de Nicole GOUETA : c'était rien moins que sa directrice de campagne. Au soir du 15 septembre dernier, elle était publiquement félicitée par Nicole GOUETA pour avoir efficacement organisé le rabattage des électeurs âgés de plus de 70 ans lors de la fameuse Primaire de l'UMP. C'était donc une très proche... La tentation de hurler avec les loups est très grande... Et pourtant !

Car, Dieu merci, il y a encore dans ce pays quelque chose qui s'appelle la présomption d'innocence. Toute personne mise en cause a droit au respect de sa défense. Personne ne peut dire à l'avance que la personne visée est coupable tant qu'elle n'a pas été déclarée telle après épuisement de tous les recours légaux. Et quand bien même le serait-elle, seul le tribunal compétent peut prononcer la peine adéquate sans qu'il soit besoin d'en ajouter un morceau. Tout ce qui s'écarte de ces principes fondamentaux relève du plus pur arbitraire. C'est vrai pour la meute des vautours prêts à exploiter jusqu'au trognon les affaires comme celle-ci. Mais c'est vrai aussi pour tous les Tartuffe qui, au nom d'une morale d'opérette, s'empressent de fouler aux pieds les principes fondamentaux de notre Droit.

Reprenons en détail la fameuse "charte éthique" de Nicole GOUETA, dédiée soi-disant à la transparence et à l'intérêt général. Une obligation :  "Pas de procédure en cours" : Qu'est-ce-que ça veut dire ? L'infortune d'une personne injustement poursuivie équivaut à... son absence d'intégrité ?... Belle justice qui ouvre la porte à toutes les manipulations et intoxications ! "Son casier judiciaire est vierge de toute inscription" : chacun sait que cela ne prouve vraiment rien... Suivent 13 engagements mystérieusement "floutés" sur le site de Nicole GOUETA... En toute transparence, personne ne pourra les lire ! 

En revanche, au nom de cette éthique exemplaire, se répandre en ragots sur les autres n'est nullement découragé. Jusqu'à il y a quelques semaines, un blog baptisé "Les chroniques de Tati Colombe" affirmait soutenir Nicole GOUETA tout en insultant la terre entière. Le nombre de calomnies contenu dans cette poubelle du Net était devenu à ce point insupportable qu'il fallut monter au créneau auprès de Madame Propre (avec menace de poursuites judiciaires et de lourdes sanctions pécuniaires) pour qu'au bout du compte, les articles litigieux disparaissent dans le quart d'heure qui suivit. Aujourd'hui, comme par hasard, ce blog honteux est vierge de tout contenu. Comme quoi, au nom de cette belle morale, on peut salir tout ce qu'on touche du moment qu'on nettoie avant de se faire prendre ! 

Il y aurait beaucoup à dire sur tout ce que recèle cette fièvre exhibitionniste d'exemplarité outrancière. 

Un festival d'hypocrisie !